Pour qui sait l’entendre, le territoire marin est une véritable symphonie : de l’ondulation des vagues et des clapotis à la surface de l’océan, jusqu’aux chants de baleines ou de dauphins qui rythment les profondeurs. Tan Dun, compositeur chinois né en 1957 a su l’entendre, et son Water Concerto nous plonge dans ces sonorités aquatiques : d’une façon imagée, par l’impression de grandeur qu’offre le jeu orchestral, et d’une façon plus concrète, par la présence d’instruments à percussion bien particuliers comme des bassines d’eau sonorisées !
Après cette expérience auditive hors du commun, l’orchestre revient aux fondamentaux avec la Symphonie n°3 « Héroïque » de Beethoven, qui se fait l’écho de cette période d’intenses remises en question de l’ordre établi que fut la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe.
Programme
- Avant-concert, élèves de l'institut Jaques-Dalcroze
- Tan Dun, Water concerto
- Beethoven, Symphonie n°3 « Héroïque »
« Voilà un abordage qui augure de grands trésors ! L‘intrépide et infatigable Holly Choe au gouvernail et Adélaïde Ferrière aux baguettes révèlent les richesses du Water Concerto de Tan Dun : la percussion, domaine sonore déjà particulièrement diversifié, est ici étendue aux bruits de l‘eau. Il faut voir sur scène ces bassines remplies, telles des timbales sous-marines, pour le croire. Et il faut l‘entendre !
Y répondra la Symphonie n°3 « Héroïque » de Beethoven : l‘héroïsme comme état d‘esprit visionnaire, révolutionnaire, universaliste. Déçu par Bonaparte, couronné empereur alors qu‘il le croyait à la hauteur des idéaux révolutionnaires, le compositeur lui retire la dédicace initiale, pour peut-être plutôt adresser ce monument au public : le héros, dans cette histoire, c‘est l‘humain, le citoyen, c‘est chacun·e de nous. »
Raphaël Merlin